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SECTION I. DE LA STATIQUE. l{j

temps une de celles dont nos besoins nous rappellent le plus souvent la nécessité : on la voit à chaque instant employée à mille usages sous mille formes différentes. Tous les outils tran- chants et instruments pointus, tels que le coin à fendre du bois, les couteaux, rasoirs , haches , rabots , clous, pieux, pilotis , etc. , se rapportent à cette machine : les moyens qu'on emploie en bien des occasions, et sur-tout dans la fabrique des meules, pour diviser des blocs de pierre , en insinuant dans des fentes des morceaux de bois qu'on fait gonfler en les arrosant ; ceux dont on s'est servi quelquefois pour soulever des blocs de pierre en mouillant les cordes sèches qui les soutenoient, en sont encore des dépendances. La Nature n'a pas oublié, dans le mécanisme de l'économie animale , un instrument aussi utile : le bec des oiseaux, les cornes, les dents et les griffes des animaux, peuvent être regardés comme des coins, et l'on sait quelle utilité ils en retirent pour leur existence offensive, défensive et alimentaire.

347. La théorie du coin , considérée relativement à la nature Difficile des corps au'il a à diviser, tient à des connoissanccs de physique JumÎÎLÎwm sur lesquelles nous ne sommes pas encore bien avancés ; savoir, nncT^itlT- la force d'adhésion et la ténacité des différentes matières , la j^" c / r B PV

Î>lus ou moins grande flexibilité des fibres de différents bois, etc. rte pour expo- 1 est indispensable de faire, dans chaque cas de cette espèce, |£ e,tt " thé<> - des expériences propres à faire connoître la loi particulière de résistance des corps qu'on veut diviser. Nous ne ferons ici aucune hypothèse particulière sur cette loi ; nous suppose- rons qu'un coin est en contact par chacun de ses côtés avec deux corps qu'il tend à écarter, et qui opposent à cet effort une résistance dont nous évaluerons la quantité , en ne disant rien de la nature de la cause qui la produit. Nous supposerons en- core, pour plus de facilité, dans tout ce chapitre, que les mo- teurs et les résistances sont dirigés dans des plans parallèles à ceux des figures, et que les signes qui les représentent expriment leurs produits par les masses qu'ils animent. d< %SbC

348. Soit un coin ACB {fis. 100) sollicité par un moteur dont cJm ie a 'coitt la direction est perpendiculaire à la tête CB, et tendant à diviser S3£t* en deux parties le corps Q appuyé sur le plan inébranlable XX'. jJJ Si, par les points de contact C, C', on mené les perpendiculaires *** CK, C'K', aux côtés AB, AC, du coin, ces perpendiculaires ex- primeront les directions des efforts qu'opposent à l'action du coin les parties du corps Q qu'il tend à séparer. Nommons M le moteur perpendiculaire à la tête du coin, R et R' les résistances perpendiculaires aux côtés AB et AC; prolongeons KC, K'C,

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