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CHAPITRE VIII

VOYAGE SUR MER À VOL DE… POLYPHÈME !


Arrivé à Marseille, Philéas oublia tous ses malheurs. Escorté par Polyphème, il parcourait avec bonheur cette belle et grande ville, si animée, si riche, et que les intelligents habitants savent rendre attrayante et gaie. Il alla prier aux pieds de Notre-Dame de la Garde, que la touchante piété marseillaise a placée sur un rocher pour planer sur la ville et être vue de tous ; il visita la Cannebière, ce port que Paris, la reine du monde, admire et envie, au dire des habitants. Arrivé là, il ne tarissait pas en éloges ! Au milieu d’un discours enthousiaste sur la mer, Polyphème remarqua avec surprise que la voix de Philéas baissait peu à peu, puis… elle s’éteignit tout à fait. Ses yeux suivirent la direction que prenaient les regards interdits de Saindoux. Il vit alors un homme à cheveux gris, fort maigre et fort grand, dont la figure spirituelle était contractée par la colère. Les bras croisés, les yeux flamboyants, cet inconnu s’approcha lentement de Philéas qui semblait fasciné.

L’inconnu. — Pourquoi me regardes-tu comme ça,