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qu’il sera amusant ! je vous tiendrai au courant, cela va sans dire.

Bien à vous,

Pour Philéas, Polyphème Gérard, le Tueur de colibris féroces.

Pour vous et nos amis, Charles N.


Lettre de Philéas à M. de Marsy.

Monsieur et Vicomte, c’est avec un tremblement universel de tout mon être que je vous écris ces mots solennels : Je pars demain. Je m’en vais à Blidah avec mon célèbre ami, le Tueur (de colibris féroces), il y va pour affaires ; je profiterai de ses occupations pour chasser un peu et faire connaissance avec les bêtes féroces et non féroces d’Afrique.

Depuis mon départ de Castel-Saindoux (où j’ai été si heureux de vous recevoir) il m’est arrivé différentes choses qui ont accidenté mon existence. Je veux vous mettre au courant de ces détails de ma vie. J’ai d’abord reçu une lettre de Gelsomina ; elle m’envoie sa photographie que je lui avais rendue et qu’elle me renvoie comme souvenir pendant mon voyage. Je la lui ai renvoyée… elle me l’a rerenvoyée ; je la lui ai rererenvoyée… elle me l’a rerererenvoyée ! alors… la voilà ! Je vous prie de la lui rendre en lui ordonnant avec douceur (et avec violence, s’il le faut) de la garder à jamais ! Voilà une affaire bâclée, pas vrai, Monsieur le Vicomte ?

Dieu ! que c’est beau, Paris ! les rues sont plus larges que les grandes routes et les spectacles sont très superbes ! J’ai vu à l’Opéra des bonnes gens