CHAPITRE VI
LES LETTRES DE POLYPHÈME ET DE PHILÉAS
— Tout est-il prêt ?
— Oui, mon illustre ami ! mes malles sont fermées, mes valises aussi ; mes sacs sont bourrés comme des canons ; fifi-mimi est dans sa cage d’acier. Nous partirons quand vous voudrez !
En achevant ces mots, le gros Philéas se frotta les mains d’un air radieux.
— À merveille ! dit Polyphème ; alors je vais écrire à notre ami, M. Pierrot, que nous partons demain pour Blidah.
Philéas, effaré. — Hein ! quoi ! plaît-il ? déjà en Afrique ? Et notre tournée en Europe ? et celle en Asie ? nous les supprimons donc, comme ça ?
Polyphème, riant. — Eh ! non, mon cher, ne vous effrayez donc pas de cette petite visite en Afrique. J’ai une affaire pressante à arranger, là-bas ; elle ne me retiendra que cinq ou six jours ; cela ne dérange en rien nos projets.
Philéas, rassuré. — À la bonne heure, mon cher Tueur, écrivez à Pierrot que nous partons ; moi, je