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même de Champagne ; de vrai Champagne, cette fois[1] ! Philéas, entouré de ses musiciens et de nombreux amis, faisait honneur au repas, tandis que les gamins du village préparaient le feu d’artifice pour le soir. Un violon faisait danser les jeunes gens et de temps en temps des pétards et des coups de fusil complétaient les splendeurs de la fête.

Quand Philéas vit arriver M. et Mme de Marsy et leurs enfants, il se précipita au-devant d’eux, en culbutant tous les convives.

— Soyez les bienvenus, Mesdames et Messieurs, s’écria-t-il ; ne voudriez-vous pas accepter quelque chose ?

M. de Marsy. — Merci, Philéas, nous venons de dîner.

Philéas, insistant. — Un verre de n’importe quoi, Monsieur le Vicomte ; tenez, choisissez entre du Pomone, du Saturne et du Balzac.

M. de Marsy, étonné. — Oh ! oh ! quels sont ces vins-là ? Je n’en avais jamais entendu parler !

Philéas, avec empressement. — Voilà les bouteilles, Monsieur le Vicomte. Goûtez-en, vous m’en direz des nouvelles !

Et il mit devant M. de Marsy trois flacons étiquetés « Pomard, Sauterne, Barsac ».

M. de Marsy refusa en souriant de faire honneur aux vins inventés par Saindoux, qui s’écria, pour se consoler :

— Allons, puisque voici ces Dames et ces Messieurs arrivés, nous allons commencer le jeu du

  1. Voir Les Débuts du gros Philéas