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je cours comme un fou à mon fiacre, en ordonnant au cocher de me conduire à l’adresse que m’avait donnée le prétendu Jules Gérard, hôtel du Paon magnifique, rue des Mauvais-Garçons. Là, je trouve un excellent jeune homme, aux cheveux rouge carotte, qui me reçoit à bras ouverts et qui s’écrie :

— Enfin ! vous voilà, mon brave Saindoux ; avec quelle impatience je vous attendais ! je vous reconnais, rien qu’à votre noble et martiale tournure. Venez vite dîner, mon cher.

Je lui réponds avec dignité :

— Monsieur, nous avons un compte à régler auparavant ! Je viens de chez le vrai Jules Gérard qui m’a ri au nez, en me déclarant qu’il ne m’avait jamais écrit pour m’engager à l’accompagner dans ses voyages. Vous êtes un faux Gérard, vous, alors ? Pourquoi me tromper ?…

Le jeune homme rit très fort (j’étais furieux de ça), puis il me dit en joignant les mains :

— Est-il possible, mon pauvre Saindoux, que vous ne connaissiez pas encore le nom célèbre de Polyphème Gérard ? Malgré ma modestie bien connue, je ne puis m’empêcher de vous dire que je me suis illustré dans les cinq parties du monde. Jules Gérard n’est rien à côté de moi ! Il tue des lions ? Qu’est-ce que c’est que ça ? pouh !… j’en tue aussi, mais seulement pour m’amuser et me distraire, moi, le Tueur par excellence !

Le jeune homme rouge parlait avec tant de solennité que j’en étais tout saisi et que je dis timidement :