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maman. Pardonne-moi, Paul ; c’est que j’aime à te taquiner, vois-tu !

Paul, l’embrassant. — Je t’en dirai autant.

M. de Marsy. — Maintenant que l’on a eu le vilain plaisir de se dire des choses désagréables et la bonne pensée de s’en repentir, je commence à lire. Écoutez bien. (Il lit.)


Monsieur et cher Vicomte,

M’y voilà arrivé, dans ce fameux Paris ! m’y voilà même installé pour quelque temps, à cause des immenses préparatifs qu’il me faut faire, tout aidé que je suis par mon illustre ami Gérard.

Mon voyage de Castel-Saindoux à Paris a été très heureux, à part quelques guignons. D’abord, j’ai eu une horrible colique (sauf respect) en wagon ; heureusement j’ai pu attendre et atteindre Mantes, la station où l’on déjeune pendant dix minutes ; je n’y ai pas déjeuné, mais je m’y suis abreuvé de tisanes et élixirs aussi calmants que chers, lesquels m’ont raffermi le corps.

En me réinstallant, j’ai voyagé dans le même wagon qu’un sourd-muet très intéressant. Il était même bavard dans ses gestes et m’a appris à pantomimer comme lui.

Les enfants éclatent de rire.

Paul. — Mon Dieu ! que j’aurais voulu voir Philéas pantomimer !

Jeanne. — Ça devait être joliment drôle, leur conversation !

M. de Marsy, continuant. — J’ose même dire