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Philéas. — Mais non, mais non ! je vous assure que c’est des bêtises, tout ça ; je vous dis que Gérard en a vu !

M. de Marsy, impatienté. — Eh ! il se moque de vous, je vous le répète !

Philéas, avec assurance. — Il n’oserait pas s’y frotter. Allez, Monsieur le Vicomte, quand vous me verrez revenir avec ces charmants petits animaux, vous serez enchanté ! du reste… (avec solennité) je demanderai à monsieur le vicomte la permission de lui écrire et de lui faire connaître mes impressions de voyage.

M. de Marsy, souriant. — Volontiers, mon ami ; mais croyez-moi, ne vous fiez pas aux petits orangs.

Paul, avec curiosité. — Et dans les autres pays, que chasserez-vous, Philéas ?

Philéas. — En Amérique, des pumas (lions sans crinière), des buffalos, des jaguars et de gentils petits ours gris.

M. de Marsy, haussant les épaules. — Allons, bien ! ils sont « petits » et « gentils » maintenant, les ours gris ! Est-ce encore Gérard qui vous a persuadé cela, Saindoux ?

Philéas. — Mais certainement, Monsieur le Vicomte ; il paraît que ce sont de charmants petits oursons ; ça fait même de la peine à tuer, tant ils sont caressants.

M. de Marsy. — Je ne vous conseille pas de vous y frotter, à ces oursons charmants ! vous m’en diriez des nouvelles.

Philéas, continuant. — En Océanie, nous chas-