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et son ami, chasser partout, en commençant par l’Europe.

M. de Marsy, étonné. — Oh ! oh ! c’est un grand projet que vous avez là, mon cher Saindoux ; et vous êtes sûr que Gérard consent à vous emmener ?

Philéas, avec assurance. — Sûr et certain, Monsieur le Vicomte. Il me l’a proposé par lettre ; alors, j’ai écrit au premier armurier de Paris, pour lui demander de m’envoyer par vous (saluant), que j’ose appeler mon ami, le devis de ce qu’il me faut d’armes offensives et défensives. Voilà l’explication de cet envoi.

M. de Marsy, les enfants et M. Noa se regardaient en souriant.

M. de Marsy, incrédule. — Serait-il indiscret, Philéas, de demander à voir la lettre de Gérard ?

Philéas. — Certainement non, Monsieur le Vicomte ; je vous l’apportais même aujourd’hui pour que vous voyiez comme il m’écrit des choses flatteuses.

Mme de Marsy. — C’est donc à ce grand voyage que l’on doit attribuer vos préparatifs formidables, Philéas ? M. de Marsy était fort surpris, il y a six semaines, de recevoir, pour vous les remettre, des notes de malles, fourrures, vêtements de voyage et d’une quantité de choses dont nous ne pouvions nous expliquer jusqu’à présent l’utilité.

Philéas. — Oui, Madame ; je me suis décidé à demander tout ce qu’il me faudra pour courir le monde ; j’ai déjà dix-huit malles, sept sacs de nuit, neuf valises, une tente, deux bissacs et tout un attirail de peinture (car il faut vous dire que j’étudie