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— Tout va bien ! dit le Marseillais en soignant Sam ; la police va venir, nous allons avoir trois hommes à notre disposition dans une heure.

— Nous n’en aurons peut-être pas besoin, remarqua Polyphème. Regardez ce que rapporte Sam. Il a réussi à se débarrasser à demi de sa muselière, le brave chien, et il a voulu lutter contre l’Anglais, car il tient dans sa gueule un pan du manteau qui emprisonnait Sagababa.

En ce moment un drochki passait devant l’hôtel ; il s’arrêta devant la porte ouverte et le cocher s’écria dans sa langue :

— Tiens ! voilà le chien qui a si furieusement attaqué la personne que je conduisais tout à l’heure…

— Que voulez-vous dire ? demanda vivement l’hôte en s’approchant de l’Isvochnik.

Le cocher lui répondit qu’il avait amené devant l’hôtel un homme qui en était ressorti peu de temps après, portant un gros paquet dans ses bras. Il était suivi d’un chien…

— Et c’était celui-là, affirma l’Isvochnik. Quoique muselé, il sautait après l’inconnu et semblait vouloir l’attaquer… Celui-ci était rapidement monté en voiture et s’était fait reconduire à son logis, suivi par le chien qui voulait toujours lutter avec l’homme ; ce dernier l’avait frappé et était entré chez lui.

Les jeunes gens coururent à l’adresse qui leur fut indiquée. Ils entrèrent dans la maison, précédés par Sam qui s’était animé et qui aboyait avec force.