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Sans perdre une minute, chacun s’élança de côté et d’autre. Au moment où Philéas ouvrait la porte de l’hôtel, l’hôte vint à lui.

— Monsieur a-t-il vu Sam ? demanda-t-il. Je le cherche depuis une demi-heure.

PHILÉAS, effaré. — J’ai bien autre chose à faire qu’à m’occuper de votre bouledogue, mon cher !

NARCISSE, tristement. — Il est perdu auchi, allez ! il est avec le pauvre Chagababa…

POLYPHÈME, se retournant. — Que voulez-vous dire, Narcisse ?

NARCISSE. — Je dis, Monchieur, que Cham, qui a pris Chagababa en amitié, était là quand l’Anglais l’a volé. Comme il était mugelé (parche qu’il venait de rentrer de cha promenade avec l’hôte), il n’a pas pu défendre chon ami, mais la brave bête ch’est élanchée à cha chuite et bien chûr, elle ne l’a pas quitté !

POLYPHÈME, avec joie. — C’est parfait. Alerte, Narcisse ! ayez l’œil au guet, avertissez-nous lorsque le chien reviendra ; nous ne tarderons pas, grâce à lui, à retrouver Sagababa.

Au bout d’une heure, passée par Philéas à trépigner d’impatience, on vit le bouledogue revenir lentement. Il avait du sang sur ses poils et semblait souffrir.

On s’empressa autour de lui et l’on s’aperçut qu’il était blessé. Il avait reçu un coup de couteau qui n’avait pas pénétré profondément, grâce à son épaisse fourrure. On le pansa et Sam léchait la main de Crakmort qui, venant de rentrer, lui rendait ce service, tout en attachant sur lui son œil doux et intelligent.