Page:De Pitray - Voyages abracadabrants du gros Philéas, 1890.djvu/287

Cette page n’a pas encore été corrigée

entrouvrant sa porte. Tu déranzes mon travail. Si tu veux crier, crie en silence.

Narcisse se mit sur son séant, le regarda d’un air effaré et répondit d’un air piteux :

— Chi je crie, ch’est parche qu’on vient de voler Chagababa !

— Que lui a-t-on volé ? cria Philéas, resté chez le docteur.

— Cha perchonne, répartit l’Auvergnat d’un ton lamentable.

D’un bond, les jeunes gens furent près de Narcisse… Le docteur les suivait, tout effaré !

— On l’a enlevé ? s’écria Polyphème. Qui l’a enlevé ? par où a-t-on passé ? combien était-on ?

— Réponds donc, imbécile, dit à son tour Philéas en secouant Narcisse, qui restait devant eux, bouche béante ; dis-nous comment cela s’est fait ? Pauvre petit Sagababa, je n’aurai pas de repos avant de l’avoir retrouvé…

Narcisse raconta ce qui venait de se passer. Le docteur écouta attentivement et dit :

— Il faut avertir la police.

POLYPHÈME, secouant la tête. — Je crains que ce ne soit inutile. Ce n’est pas pour montrer Sagababa en spectacle que l’Anglais l’a volé. Il voulait l’avoir, m’a-t-il dit, pour le donner comme esclave à un original qui en voulait un à tout prix ces jours-ci, je ne sais pourquoi.

PHILÉAS, vivement. — N’importe ! difficile ou non, il faut nous mettre à sa recherche. Courez à la police, cousin. Polyphème et moi nous allons aller aux informations.