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raconter tout cela bouche béante ; il s’écria tout à coup :

— Je veux y aller, moi.

— Au fait ! dit Polyphème, cela vaut la peine d’être vu. Qu’en dites-vous, Crakmort ?

— Ze suis de votre avis, très ser, répondit le Marseillais. La difficulté, malheureusement, est d’être invités.

— Mais il n’y a qu’à payer ! reprit vivement Philéas, puisqu’on dit que c’est un bal de souscription.

— À combien le billet ? demanda Crakmort.

— Cent francs, répliqua Philéas en se grattant l’oreille ; de plus, il faut être costumé.

— Peste ! observa Polyphème, c’est une affaire… Bah ! c’est pour les pauvres. Allons-y gaiement ! En ce cas, où trouver des costumes ?

— Ici, dit Philéas en indiquant avec empressement un élégant magasin où étaient étalés plusieurs frais costumes de fantaisie.

— Entrons-y alors, s’écria joyeusement Polyphème, et prenons ce qui nous conviendra le mieux.

Ils n’avaient que l’embarras du choix. Crakmort prit un costume demi-magicien, demi-nécromancien. Polyphème préféra être en Figaro. Philéas voulut se mettre en ramoneur. Ce dernier costume fit rire Polyphème. Saindoux persista dans son choix, ajoutant qu’il avait son projet et qu’il comptait se rendre populaire. De chez le costumier, on se rendit à l’hôtel ; là, on se procura des billets pour le bal ; on dîna, on s’habilla, puis, à l’heure indiquée, les trois touristes se rendirent au bal en traîneaux, chaudement enveloppés, tandis que Sagababa