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Sagababa l’écoutait parler avec étonnement. Philéas s’en aperçut et se mordit les lèvres.

— Sot que je suis ! marmotta-t-il, ce gamin va peut-être jaser… Tant pis ! Où est donc le maître de l’ours ? demanda-t-il tout haut à Sagababa, afin de détourner les idées de celui-ci.

SAGABABA. — Lui s’être éloigné exprès. Avoir dit : Dans un quart d’heure, toi pouvoir montrer ours à maître.

PHILÉAS. — Ce monsieur se trouve probablement trop grand seigneur pour me faire voir son ours lui-même, à ce qu’il paraît. Allons ! viens, Sagababa, fais-nous servir à dîner. Il se fait tard et j’ai fort à faire ce soir.

Après le repas, Philéas, visiblement préoccupé, prit un prétexte pour se retirer chez lui. Polyphème, fatigué, ne fit nul effort pour le retenir et il allait se mettre au lit lorsque la tête laineuse de Sagababa apparut dans la porte entrebâillée…