d’un singé, peut-être ! J’ai son affairé. Uné bêté charmanté. Il né lui manqué que la parolé ! Céla féra la paire avec cé jeune hommé…
SAGABABA, grognant. — Moi, pas singe, entends-tu, toi ? Moi taper toi, si maître à moi permet…
PHILÉAS, avec autorité. — Silence, Sagababa ! méprise ce vain propos, garde ton calme… C’est votre ours que je veux, mon brave ; allez me le chercher, je vous le paierai un bon prix.
LE BORDELAIS, tressaillant. — Mon ours ! c’est mon ours qué vous voulez ?
PHILÉAS. — Oui. Combien en voulez-vous ?
LE BORDELAIS, balbutiant. — Jé né sais pas au justé… j’y tiens. C’est mon gagné-pain. Un si bel animal dont jé né mé déférais pas pour trois cents francs, sandis !
PHILÉAS, majestueusement. — Je vous en donne quatre cents ! amenez-le-moi.
LE BORDELAIS, agité. — C’est uné bellé sommé, mais… jé né peux pas !
PHILÉAS. — Cinq cents francs, dépêchez-vous !
POLYPHÈME. — C’est insensé, Philéas ! envoyez-le donc promener et ne pensez plus à votre fantaisie.
PHILÉAS, avec obstination. — Si, je n’en aurai pas le démenti ! Voyons, l’homme, voulez-vous me donner votre bête pour six cents francs ? C’est une somme, ça, hein ?
Le Bordelais ne tenait plus en place. Sur sa figure expressive, on lisait un singulier mélange d’envie, de chagrin, de dépit et d’embarras.
— C’est impossiblé, finit-il par dire. J’y tiens trop… Jé n’aurais pas lé cœur dé m’en séparer. Jé