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tour ce que proposait le coiffeur, mais rien ne plut à Philéas. Il essaya vainement sur ses cheveux huiles, essences et cosmétiques. Tout lui sembla horrible. De guerre lasse il s’écria :

— C’est encore la graisse d’ours qui serait la meilleure, tenez ! N’est-ce pas, monsieur, que ce serait excellent pour tonifier mes cheveux et leur faire reprendre une teinte possible ?

— Certes, monsieur ! répondit avec empressement le coiffeur, espérant faire une bonne affaire par ce moyen. Il est difficile d’en avoir de bonne, mais je puis vous en procurer vite, cependant.

— Pas besoin, mon cher monsieur, interrompit joyeusement Philéas ; j’ai mon affaire.

— Petit homme avec grande charrette, être dans cour et demander voir maître à moi, dit alors Sagababa en entrant.

PHILÉAS. — Justement, c’est ce que j’attendais. Écoutez, monsieur le coiffeur. L’homme à qui je vais parler possède un ours, je vais le lui acheter. Vous en prendrez la graisse et vous m’en ferez, séance tenante, de bonne pommade. Il va sans dire que je vous paierai bien.

LE COIFFEUR. — Très bien, monsieur, je suis à vos ordres.

Et tous descendirent pour aller trouver le Bordelais. Ce dernier avait déjà étalé ses petites marchandises et se préparait à les vanter. Grand fut son étonnement lorsque Saindoux l’arrêta et lui dit :

— C’est inutile, mon ami, je ne veux pas de tout cela, c’est autre chose qu’il me faut.

LE BORDELAIS. — Mossu désiré fairé l’acquisition