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frotté la figure de la dame et avait causé par là le plus affreux gâchis qu’on puisse voir. Il y avait des raies rouges, des taches noires et un bariolage blanc sur cette malheureuse figure, rendue plus grotesque encore par les grimaces de colère qui la contractaient.

En voyant ce désastre, Philéas perdit la tête et se précipita chez lui ; Polyphème voulait le suivre lorsque la dame lui prit le bras et commença à l’injurier. Le jeune homme s’impatienta promptement et, saisissant Sagababa qui était revenu, poussé par la curiosité, voir ce qui se passait, il le jeta entre lui et la dame et, se dégageant par cette brusque intervention, il suivit lestement Philéas.

Le petit nègre ouvrait la bouche pour appeler son maître lorsque la dame, de plus en plus exaspérée, lui donna deux soufflets et empoigna ses cheveux crépus. Elle vociférait en déclamant contre les polissons dont elle tirerait vengeance, mais elle avait affaire à forte partie. Sagababa lui enfonça son chapeau sur la tête, lui entortilla la figure dans le cache-nez de Philéas tombé sur le champ de bataille, et avant que la dame ait pu se dégager, il avait rejoint son maître et Polyphème.