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PHILÉAS, vexé. — Voilà qui est bon, par exemple !

POLYPHÈME, naïvement. — Mais certainement. Ce Sagababa était tellement drôle…

PHILÉAS, se déridant. — Ah ! c’est de Sagababa dont… au fait ! il m’a semblé cocasse, ce petit.

POLYPHÈME, renchérissant. — Dites donc renversant, mon bon ; il avait une mine effarée qui était impayable ! Vous n’avez donc pas remarqué la chenille qui se balançait au bout de son nez ? Ça l’a fait éternuer ! Ah ! ah ! ah !

PHILÉAS, riant aussi. — Hi ! hi ! hi ! je m’en suis bien aperçu !

POLYPHÈME. — Oh ! cela ne m’étonne pas ; rien ne vous échappe !

PHILÉAS, flatté. — Oui, j’observe assez bien, en général.

La paix étant faite, les jeunes gens dînèrent gaiement et organisèrent le départ.

Ils allèrent donc gagner le chemin de fer, qui était à quelques lieues et ils y montèrent joyeusement, débarrassés, à ce que croyait Saindoux, de ces hideuses chenilles dont il ne pouvait se rappeler sans un frisson.

Mais sa joie ne fut pas de longue durée. Au bout d’un quart d’heure de marche, le train se ralentit, puis s’arrêta tout à coup…

Les voyageurs se regardèrent, étonnés.

— Qu’est-ce qui nous arrive ? demanda Polyphème.

— Nous sommes probablement à la station, observa Philéas. Quelle drôle de station ! ajouta-t-il ; on ne voit pas de gare…

— Ce n’est pas cela, messieurs, dit poliment un