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— Quoi ? comment ? ce n’est pas possible ! s’écria Philéas en pâlissant.

Le négrillon hocha la tête d’un air attristé.

— Ah ! le gredin ! soupira Saindoux avec accablement.

Et il se laissa tomber sur une chaise… pour se relever bientôt avec impétuosité.

Polyphème crut à une attaque de folie et lui saisit le bras, mais l’explication de Philéas le détrompa vite.

— J’ai mon affaire ! s’écria ce dernier en éclatant de rire. En chasse, mes amis ! allons à l’affût du docteur. Les routes sont mauvaises ; je sais où il va ; par la traverse nous le rejoindrons facilement et je r’aurai mes cheveux ou je mourrai à la peine ! Hein ? ça y est-il ?

Un hourra général accueillit sa demande.

— Et quelles armes prendrons-nous, mon général ? demanda Polyphème, très amusé de l’idée de Philéas.

— Des lassos et quelque chose dont je me chargerai spécialement, répondit Saindoux avec majesté.

On prépara à la hâte les traîneaux ; on prit quelques provisions, chacun s’enveloppa chaudement et bientôt l’expédition partit au grand galop de chevaux vigoureux.

On alla se reposer dans un petit village à quelque distance de l’endroit où voulait se poster Philéas, puis on repartit avec une ardeur nouvelle et on arriva enfin dans une grande plaine au milieu de laquelle passait le chemin que devait suivre le docteur. Un bouquet de bois qui longeait la route permit