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XX


Les cheveux de Philéas


À son réveil, Philéas tressaillit en entendant Sagababa, qui lui apportait son déjeuner, pousser un grand cri et laisser tomber bruyamment le plateau.

— Animal ! s’écria-t-il, réveillé en sursaut d’une façon aussi désagréable. Qu’est-ce que tu as ?

Pour toute réponse, Sagababa appela Polyphème d’une voix glapissante ; ce dernier arriva à moitié habillé, effaré des clameurs du petit nègre.

— Mais qu’est-ce qu’il a, ce polisson ? répétait Philéas interloqué. Il est fou, c’est sûr ! mettez-le donc à la porte, Tueur. Il est assourdissant, ma parole !

SAGABABA, sanglotant. — Malheureux Sagababa ! maître à moi, plein de sang sur tête. Cheveux cramoisis… oh ! oh ! mordu hier par vilains loups, bien sûr.

— POLYPHÈME, regardant. — C’est, ma foi ! vrai, ce qu’il dit là, Philéas. Qu’est-ce que vous avez, mon ami ? seriez-vous blessé ?

PHILÉAS, ébahi. — Mais je n’ai rien du tout, je n’ai aucun mal, je ne sais pas ce que vous voulez