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petit tilbury presque neuf et un cheval excellent qu’un enfant conduirait. Ces messieurs veulent-ils qu’on attelle immédiatement ?

— Certainement, répondit Philéas enchanté. Sagababa, va l’aider et reviens nous avertir quand tout sera prêt… N’est-ce pas, cher Tueur ?

POLYPHÈME. — Un instant ! vous êtes trop confiant, Saindoux ; allons voir ce qu’on nous propose, d’abord. Il ne nous faut ni une charrette, ni une rosse ; la voiture et le cheval doivent être convenables.

PHILÉAS. — Au fait, vous avez raison ; examinons notre équipage, avant de nous y installer. Peste ! je me rappelle encore un certain accident…

L’HÔTE, vexé. — Ces messieurs vont voir par eux-mêmes qu’ils peuvent avoir toute confiance en moi !

Et il suivit en grommelant les deux amis. Les jeunes gens, escortés de Sagababa, s’étaient dirigés vers la remise.

L’hôte leur exhiba alors triomphalement un horrible véhicule ressemblant beaucoup à une gigantesque araignée. Un petit siège, avec une boîte mobile destinée à mettre des chiens, tout par sa disposition semblait désagréable et ridicule. Les touristes se regardèrent avec indécision.

— Qu’en dites-vous ? demanda enfin Philéas.

POLYPHÈME, haussant les épaules. — Dame ! pour laid, c’est laid ! il n’y a pas à dire. Mais enfin, c’est transportable et nous n’avons que cela sous la main.

SAGABABA, se récriant. — Maître à moi peut pas