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POLYPHÈME, insistant. –… Et intrépide ! il faut être hardi pour s’élancer ainsi et trouver le temps de chanter une tyrolienne.

PHILÉAS, calmé. — Croyez-vous que c’était vraiment une tyrolienne ?

POLYPHÈME. — Oh ! charmante ! Sagababa l’a tout de suite admirée.

PHILÉAS, ravi. — Il a du goût, cet enfant ! Tiens, où est-il ?

POLYPHÈME, avec aplomb. — Il s’est sauvé, parbleu ! vous lui avez tiré les oreilles en arrivant, parce qu’il touchait au sirop ; ça lui a fait peur. Goûtons. Nous allons ensuite le rassurer et lui dire de venir remporter son attirail.

Les deux amis s’assirent et virent bientôt apparaître entre les branches la tête grimaçante du petit nègre.

Sagababa n’avançait qu’en tremblant, très inquiet de savoir comment il serait reçu. Il fut ravi de voir que Philéas était de fort bonne humeur ; il se hâta de servir les chasseurs et de les accompagner à l’auberge où le gros Saindoux se nettoya de fond en comble, tout en se félicitant naïvement de se trouver encore avec une aventure illustre à enregistrer dans ses hauts faits de touriste.