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XII


Chargez… armes !…


— Nous voici donc en route pour nos grands voyages, cher Tueur, dit Philéas avec joie pendant que le chemin de fer les emportait vers l’est. Quelle joie d’aller chasser les chamois.

POLYPHÈME. — C’est-à-dire, les chameaux !

PHILÉAS. — Je croyais que c’était des chamois ?

POLYPHÈME. — Non, non ; demandez plutôt à Sagababa.

SAGABABA. — Très vrai, maître à moi.

PHILÉAS. — Dis donc, petit, toi qui connais l’Algérie mieux que moi, sais-tu pourquoi les Arabes ne vivent pas dans leur patrie ?

POLYPHÈME, étonné. — Comment ? qu’est-ce que vous voulez donc dire ?

PHILÉAS. — Mais certainement, cher grand homme ; leur pays est l’Arabie, évidemment.

SAGABABA. — Très vrai, maître à moi ; mais vous savoir qu’on dit : Arabie pétrée ; là, sale pays ; vilain, laid ; Arabes manger cailloux, pour pain !

PHILÉAS, attendri. — Pauvres gens ! (Polyphème rit à la dérobée.)