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enfant vous a dit être seul et abandonné. Permettez-moi de me charger de son entretien et de le laisser à votre service.

PHILÉAS, lui serrant la main. — Merci, cher Tueur ; je vous aime et j’accepte. (Solennellement.) Sagababa, tu es à moi ; remercie le ciel de ce bonheur… que je ne crains pas d’appeler immense ! (On rit.)

SAGABABA. — Vrai, bien vrai ? maître à moi pardonne à Sagababa ? le garde ?

PHILÉAS, avec dignité. — Oui, mon enfant.

En entendant ces mots, la joie du petit nègre ne connut plus de bornes ; il dansa, rit, pleura, baisant les mains de Philéas et de Polyphème et finit par exécuter une série de cabrioles plus extravagantes les unes que les autres.

On remit en ordre tous les bagages et la fin du voyage sur mer se passa tranquillement, égayée par les conversations de Philéas et de Polyphème et par les lazzis de Sagababa ; ce dernier ne perdait pas une occasion de dire avec une emphase et une joie profonde : « Enfin, maître à moi est bien à moi ! »