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donc ! Comme ça, très bien ! saute, à présent… houp là ! vlan ! ça y est !

La bête féroce venait en effet de recevoir dans la gueule et d’avaler à moitié la bouteille, adroitement et fortement lancée par Philéas.

— Grand blanc, que toi est admirable ! cria Sagababa stupéfait.

PHILÉAS, se rengorgeant. — On ne manque pas d’esprit, négrillon. Vivat ! c’est encore plus drôle que pour le lion… Elle suffoque ! il y a de quoi ; un demi-litre d’alcali, ça doit griser… Bon ! la bouteille se casse ! elle mâche le verre… comme elle danse ! Ah ! ah ! en voilà une polka soignée ! C’est déjà fini ? quel dommage ! Sagababa, nous sommes sauvés… viens me rendre grâces, mon enfant ; je nous ai sauvés !

— Me voilà, beau blanc, s’écria le petit nègre en se précipitant à terre ; victoire ! toi être le roi des génies ! Moi veux te servir partout, toujours ! toi être maître à moi. Vouloir bien ?

PHILÉAS. — Nous verrons ça, petit ; peut-être t’attacherai-je à moi, Philéas Saindoux ! à mon illustre personne. À présent, allons avertir Polyphème et nous reviendrons chercher nos victimes. Es-tu toujours là, Fifi-Mimi ? (Il tâte sa tête.) Brave petit oiseau, il n’a pas bougé ! Est-il bien apprivoisé ! En avant, Sagababa !

SAGABABA, chantant et dansant.

Maître à moi est grand homme !

Faut que moi chante maître à moi !

Vais dire comment il est,

Comment est sa grosse personne !