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CHAPITRE IX

LA CHASSE AU LION


— Eh bien ! mon cher, dit Polyphème à son gros compagnon, le lendemain de son arrivée. Comment trouvez-vous l’Algérie et les Arabes ?

Philéas. — L’Algérie me semble très superbe, Tueur, complètement magnifique, excepté ses diables de puces qui troublent ma joie. (Il se gratte avec fureur.) J’en ai tué soixante-quinze en vingt minutes hier, et puis j’y ai renoncé ; rien que sur le mollet droit, j’avais quatre cent quatre-vingt-neuf piqûres ; ça me cuit partout… il me semble que je suis dans un bain de moutarde.

Polyphème. — On se fait à cela bien vite, allez ! Courage ! n’y pensez plus. Et les Arabes, qu’en dites-vous ?

Philéas. — Ah ! quels beaux hommes ! mais… est-il convenable à eux de se montrer publiquement en chemise avec une serviette sur la tête ?

Polyphème. — Comment, « en chemise » ! Ce sont des manteaux appelés burnous et leurs turbans ne sont nullement des serviettes. Tout cela, c’est leur costume.