Page:De Pitray - Voyages abracadabrants du gros Philéas, 1890.djvu/101

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Polyphème. — Non, ce matin ; il y a deux heures, parbleu !

Philéas. — Mais nous sommes partis de Paris le huit ?

Polyphème. — Non, le dix.

Philéas, insistant. — Pourtant, Polyphème…

Polyphème, feignant de se fâcher. — Ah ! mon cher, vous êtes terrible avec vos mais, vos pourtant. Saprelotte ! puisque tous ces messieurs vous disent la même chose que moi, vous devriez nous croire, à la fin !

Le pauvre Philéas, assailli de protestations, de discours de toute espèce que lui prodiguaient passagers et équipage, se soumit avec un désespoir burlesque. Ce fut ainsi qu’il arriva à terre ; nos voyageurs se firent mener directement à Blidah et nous allons les y suivre, pour ne rien perdre de leurs aventures dans ces parages.