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les oreilles par une voix de ténor des plus aiguës. Il allait à une hauteur étonnante. Grâce à ces artistes, les deux villages étaient en rivalité déclarée.

Jusqu’alors, la grande distance qui séparait les


chantres et leurs fanatiques avait empêché toute lutte.

Le grand jour arriva bientôt.

Sur la place du village s’agitaient tumultueusement les partisans des rivaux. Les admirateurs de Canonet entouraient leur chantre bien-aimé, tandis que ceux de Rossignol faisaient au ténor un cortège non moins pompeux.