Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
XXV
ites moy, mon doulz ami,
S’il est voir ce que j’oy dire,[1]
Que dedens la Saint Remi
Devez aler en l’Empire,
En Alemaigne, bien loings,
Demourer, si com j’entens,
Quatre moys ou trois du moins ?
Helas ! que j’aray mautemps !
Ne me puet jour ne demi
Sanz vous veoir riens souffire,
Et quant vous serez de mi
Loins, quel sera mon martire !
De mourir me fust besoings
Mieulx que le mal que j’atens ;
Rungier me fauldra mes froins.
Helas ! que j’aray mautemps !
Mon cuer partira par mi,
Au dire a Dieu j’en souspire
Souvent et de dueil fremi.
Car je fondray com la cire
Des soussis et des grans soings
Que pour vous aray par temps ;
Se je vous pers de tous poins,
Helas ! que j’aray mautemps !
- ↑ A ce q. j’oz d.