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XX
omment feroye mes dis
Beaulx, ne bons, ne gracieux,
Quant des ans a près de dix
Que mon cuer ne fu joyeux,
N’il n’a femme soubz les cieulx
Qui plus ait eu de meschief ?
Encor n’en suis pas a chief.[1]
J’os des biens assez jadis ;[2]
Mais en yver temps pluieux
Si pesent, si enlaidis,
N’est, ne si trés anuieux,
Comme adès en trestous lieux
M’est le temps ; mais, par mon chief,
Encor n’en suis pas a chief.
Si ay bien droit se je dis
Mes plains malencolieux ;
Car en tristour est tousdis
Mon dolent cuer, ce scet Dieux,
Ne jamais je n’aray mieulx,
Se ma pesance n’achief ;
Encor n’en suis pas a chief.