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lesquelles nous devons surtout signaler une longue exposition d’impossibilités évidemment inspirée des auteurs anciens. (Voy. Virgile, Egl. 1.)


V. — RONDEAUX


Ces rondeaux sont au nombre de 69 ; le recueil débute, comme les Cent Ballades, par l’expression de la douleur et des regrets de Christine, qui fait remonter son deuil à sept années, ce qui nous a permis de donner au premier rondeau la date de 1396. Notre poète commença donc la composition de ses rondeaux deux ou trois ans seulement après avoir écrit ses premières ballades, et poursuivit la confection de ces jolis morceaux parallèlement à celle des Cent Ballades et de la plupart de ses petites poésies.

Jusqu’au rondeau VIII nous voyons Christine s’abandonner à sa douleur ; mais plus loin, craignant sans doute de fatiguer le lecteur par la monotonie d’un sujet aussi triste, elle fait un effort sur elle-même, et, comme elle l’exprime si bien dans le rondeau XI, il lui faut désormais « de triste cuer chanter joyeusement ».

À partir de ce moment se succèdent en effet les peintures des sentiments multiples auxquels peuvent donner lieu les différentes formes de l’amour. Inutile d’insister à nouveau sur le mobile de ces compositions