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Pilliers de foy, sousteneurs d’euvangille ;
Pour les flatter ne le dis ; mais deffait[1]
Dont puet venir esclande a plus de mille ;
Je dis que c’est pechié a qui le fait.

Sy ne faites, bons François, mencion,
Que vous ayés tirans fiers plains d’amer ;
Laissiez parler a autre nacion ;
Car ne sçavés qu’est tirant, et semer
Souffrez a tort telz diz, ne mesamer
Voz souvrains qui le[2]
Sueffrent de leur doulceur, c’est chose ville
De soustenir contre eulx si grant tort fait,
Et de ditter balades de tel stille,
Je dis que c’est pechié a qui le fait.

Princes poissans, criminelle ou civille
Vengeance pour telz diz en voz cuers n’ait ;
Car qui glaiv’e contre son puepple afille,
Je dis que c’est pechié a qui le fait.



L


Gentil homme, qui veult prouesce acquerre,
Escoute cy ; entens qu’il te fault faire :
Armes suivir t’estuet en mainte terre ;
Estre loyal contre ton adversaire ;
De bataille ne fouïr, non sus traire ;
Et doubter Dieu ; parolle avoir tardive ;
En fait d’assault trouver voye soultive ;
Ne soit ton cuer de lascheté repris ;
Des tours d’armes duis dois estre et apris ;

  1. XLIX. — 18 A1 m. meffait
  2. — 26 A souverains