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Dedens tes las, et Plaisance me frappe
De l’autre part ; tu te tiens ou passage
Pour traire a moy ; Biauté y est presente.[1]
Rendre me fault, ou soit scens ou follage ;
Je le sçay bien, il fault que je m’en sente.

Ha ! dieux d’amours, puis qu’en ton doulx servage[2]
Prendre me veulx, faiz que ne m’en repente,
Car eschapper ne puis ton seigneuraige ;
Je le sçay bien, il fault que je m’en sente.



XLIX


Trop hardement et grant presumpcion
Aucuns instruit a oser diffamer
Les plus souvrains, faignant entencion
Juste et loyal, disant qu’on puet blasmer[3]
Tout viccieux, maudire et non amer ;
Mais l’inutille
Parolle qui puet mettre en une ville
Noise et contens, traÿson et deffait,[4]
Destruccion en contrée fertille ;[5]
Je dis que c’est pechié a qui le fait.

Pour ceulx le di, qui, par destraccion,
Osent blasmer princes, pour enflamer[6]
Puepple contre eulx par grief commossion,
Et les osent, ours, lyons, loups nommer,
Et fiers tirans les fleurs qu’on sieult clamer
Lis trés nobille,

  1. XLVIII. — 25 A2 De t.
  2. — 28 A2 p. qu’a t.
  3. XLIX. — 4 A2 que on — A2 q. doit b.
  4. — 8 premier et manque dans A2
  5. — 9 A2 Rébellion
  6. — 12 A2 Vont diffamant p.