Page:De Pisan - Œuvres poétiques, tome 1.djvu/295

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Princes, je ne me puis taire,
Quant je voy gent paire a paire
Qui de joye se reffont,
A pou que mon cuer ne font !



XXXIII


(Au Sénéchal de Hainaut. 1402.)


Sénéchal vaillant et sage
De Hainault, plein de valour,
Chevalier ou vacellage
Et prouece fait demour,
Finerez vous jamais jour
Par mainte terre lontaine
D’entreprendre armes et peine ?

Veult donc vo noble corage
Vo beau corps mettre a doulour
En péril de mort sauvage,
Pour tousdis porsuivre honnour ?
Est vo vueil que sanz sejour
Ainsi vo vie se peine
D’entreprendre armes et peine ?

Vous ne plaignez le domage
Dont il s’ensuivroit maint plour
Se Fortune et son oultrage
Vous jouoit de son faulx tour.
Dieux vous en gard, qui tousjour[1]

  1. XXXIII. — 19 B qui tout jour