Toudis accroisse et garde vo haultece,[1]
Vostre valeur et vo trés noble faame,[2]
Et vous envoit Joye qui ja ne cesse,
Ce jour de l’an, ma redoubtée dame.[3]
Mais je suppli, haulte bien ordennée.
Ma excellent redoubtée, ou humblece[4]
Fait son manoir, que mercy soit donnée
A moy se je mesprens par ma simplece
D’escripre a vous, ou tant a de noblece ;
Digne n’en suis, si n’en aye nul blasme,
Car grant désir de vous servir m’i drece,
Ce jour de l’an, ma redoubtée dame.[3]
Ma balade pregne en gré vo sagece,[5]
Si suis vostre creature par m’ame
Qui volentiers vous donroie leece,
Ce jour de l’an, ma redoubtée dame.[3]
XIX
De tous honneurs et de toutes querelles,
De tout boneur et de bonne aventure.
De tous plaisirs, de toutes choses belles,
Et de cellui qui creé a nature.
De quanque ou ciel et en terre a mesure,
Et de tout ce plus propre a homme né,
Mon redoubté seigneur plein de droiture,
Ce jour de l’an vous soiez estrené.