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Qui fu si preux et tant est reclamée,[1]
Et de purté la trés belle Lucrèce,
La rommaine de grant constance armée,
De loyaulté Hester la non blasmée.
En touz estaz, plus que nulle autre femme,
On ne vous puet, tant estes bien formée,
Assez louer, ma redoubtée dame.

Trés excellent en grace confermée.
De vous partout cuert si trés noble famé
Qu’on ne vous puet, c’est bien chose informée,[2]
Assez louer, ma redoubtée dame.



XII


Priez, dames et damoiselles,
Pour les bons chevaliers vaillans
Qui, pour soustenir voz querelles,
Mettent leurs corps et leurs vaillans ;
Que ja Dieu ne leur soit faillans,
Ains leur doint honneur et victoire[3]
Encontre tous leur assaillans,
Si qu’a tousjours en soit memoire.

Qui l’escu vert aux dames belles
Portent sanz estre deffaillans.
Pour demonstrer que l’onneur d’elles
Veulent, aux espées taillans,
Garder contre leur mauvueillans.
Si devez prier Dieu de gloire

  1. XI. — 18 A2 Q. tant fu p. — B Q. tant fu p. dont grant voix est semée
  2. — 27 A Q. ne pourroit vous, c’e, c. i.
  3. XII. — 6 leur omis dans B