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Ne n’aiez pas de moy grever envie,
Ou je mourray d’amoureuse chalour
Pour vo beauté et vo fresche coulour,[1]
Et pour ce adès pour eslongner ma vie,[2]
Doulce dame, que j’ay long temps servie.



XVII


Je suis joyeux, et je le doy bien estre,
D’avoir ouÿ si trés doulce nouvelle
Que ma dame son doulz ami m’appelle ;
Or n’est de moy ou monde plus grant maistre.[3]

Ne me pourroit chose venir senestre
Puis qu’elle dit que je suis amé d’elle,[4]
Je suis joyeux, et je le doy bien estre.

Et quant je suis en paradis terrestre
Et hors d’enfer, pour la doulçour de celle
Que chascun tient des dames la plus belle,
Et je regard son maintien et son estre,
Je suis joyeux, et je le doy bien estre.



XVIII


Rians vairs yeulx, qui mon cuer avez pris[5]
Par voz regars pleins de laz amoureux.

  1. XVI. — 10 A1 P. vou b. — B et pour vostre valour
  2. — 11 B p. aloingnier
  3. XVII. — 4 B si g. m.
  4. — 6 A1 P. que elle — B1 P. que je di q.
  5. XVIII. — 1 B R. vers y.