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Car en mon cuer porte couvertement
Le dueil qui soit qui plus me puet desplaire,
Et si me fault, pour les gens faire taire,
Rire en plorant et trés amerement
De triste cuer chanter joyeusement.
XII
Pour ce que je suis longtains
De vous, belle, que tant aims,
A nulle joye n’attains,
Ains est mon bien tout estains.
Ou pais aux tremontains[1]
Mon cuer est de doulour tains,[2]
Pour ce que je suis longtains.
Regretant voz biens haultains
Je mourray, j’en suis certains ;
Car je seray desert ains
Que cy m’ait joye ratains,[3]
Pour ce que je suis longtains.
XIII