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de largesse le Livre du Chemin de longue étude le 20 mars 1403, le Livre de la Mutation de Fortune en mars 1404[1], les Faits et Bonnes mœurs de Charles V, le 1er janvier 1405, les Sept Psaumes, le 1er janvier 1410 ; il reçut encore plus tard, les Faits d’Armes et de Chevalerie, le 1er janvier 1413, et le Livre de la Paix le 1er janvier 1414 ; sa riche bibliothèque renfermait aussi un exemplaire distinct de l’Épitre d’Othéa et le livre de la Cité des Dames[1] ; Christine lui avait donc offert successivement presque tous ses ouvrages.

Le précieux ms., dont nous avons reconstitué l’ensemble, fut recueilli dans la succession du duc de Berry (inventaire de 1416), par sa fille Marie, épouse de Jean Ier duc de Bourbon ; cette princesse, très versée dans l’étude des lettres, conserva de la superbe collection de son père 41 mss. qui lui furent attribués pour une somme de 2,500 liv.[2] ; on estima 50 liv. l’exemplaire des œuvres de Christine. Notre ms. prit désormais place dans la librairie que les ducs de Bourbon avaient installée dans leur château de Moulins, et pendant tout le xve siècle resta entre les mains de ces princes qui se distinguèrent autant par la noblesse de leur race que par leur goût des livres et les encouragements qu’ils aimaient à donner aux savants leurs contemporains. En 1523 lorsque François Ier fit saisir les biens du connétable de

  1. a et b Fonds français, n° 607.
  2. Voy. Delisle, le Cabinet des manuscrits, I, 167.