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Tant de bien, vous effassez[1]
Leur grant vaillance, beau sire ;[2]
Car le monde se remire
Et désire
Vous qui tous vices cassez
Ne du bien n’estes lassez
Nul temps, n’on n’en puet mesdire.

Et quant vous estes si parfait
Que chascun loe vostre fait
 Et dit que vous n’avez pareil
Ne qu’oncques nul n’y vid meffait,[3]
Mais cil qui les despris reffait,
Plein de sens et de bon conseil
Enluminant com le soleil
Qui toutes ténèbres deffait,
Et ou prouece a son recueil,
La porte de joye et le sucil
Et cil qui les nobles reffait.[4]

Ne vous doy je de cuer parfait
Amer et m’esjoïr de fait
D’avoir ami si a mon vueil,
Bon, noble et preux, qui het tort fait,[5]
Ne qui n’a riens de contrefait,
Bel, jeune et doulz, plaisant a l’ueil,[6]
Franc, courtois et de doulz accueil,
Si bon que ou monde n’a si fait
Humain, très humble, sanz orgueil ;[7]
Si puis dire, nul n’en ait dueil.
Cil qui tout bien met a effait.

  1. 16 A T. de b. certes beau sire
  2. — 17 A1 vers rayé
  3. — 26 qu’ manque dans A2B Et qu’o. n. ne v.
  4. — 33 B Et des nobles le plus parfait
  5. — 37 B omet et
  6. — 39 B omet et
  7. — 42 B h. et s. o.