— Aime le ; si feras que sage.
Veulz tu que j’aime ? est ce contrainte ?[1]
— C’est drois quant ton cuer est attains.[2]
— Sera ce cil qui m’a estraintte ?[3]
— Ouïl, car de tout bien est pleins.[4]
— Je n’ay donc pas tort si je l’aims ?
— Non, car chascun a bon le tient.
— Mais se mon honneur ne soustient ?[5]
— Si fera voir, c’est son usage.
— Or m’en di ce qu’il apartient ?[6]
— Aime le ; si feras que sage.
Raison me met en trop grant crainte ?[7]
— Ne la croys, joyc toult a mains.
— Tu m’as vers elle en guerre enpainte ?
— Desconfis la, joing moy les mains.
— Honneur dit qu’en vauldroie mains ?[8]
— Il ment, chascun bon en devient.[9]
— Fait et donc amer me convient ?
— Ce te sera grant avantage.
— Que feray donc se cil revient ?
— Aime le ; si feras que sage.[10]
Princes gentilz, Amours me lient ?
- ↑ B. a vers a responces. — 11 B V. tu dont qu’a.
- ↑ — 12 B Droit est
- ↑ — 13 A qui m’a destraintte
- ↑ — 14 B de tous biens
- ↑ — 17 A1Et
- ↑ — 19 A1 Or me di qu’en faire a.
- ↑ — 21 B R. me tient
- ↑ — 25 B Raison dit
- ↑ — 26 à 29 B :
Elle ment et qui le maintient" ?
— Helas ! merveilleux cas m’avient.
— De quoy ? — D’amer ; est ce folage ?
— Ouïl, quant d’amy me souvient. - ↑ — 31 à 33 B :
Amours, ou yray ? ou me tient ?
— Ne fuy plus, mais fay moy hommasc.
— Que feray je se cil revient ?