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Et pour ce font de grans oultrages
Les convoiteux de mal merrien
Aux pouvres gens, et mains domages,
Mais jamais ne diroient « tien »,
Mais trop bien « ce cy sera mien »
Qui de traire a soy scet la guise,
Par flaterie ou par moyen,
Il a assez science acquise.


XCIV



Qui que die le contraire,
On doit loiaulté tenir
En tout quanque l’en veult faire,
Qui veult a grant preu venir ;
Et qui barat maintenir
Veult, a la fin mal lui prent,
Mais fol ne croit jusqu’il prent.

Loiaulté est neccessaire
A qui tent a avenir,
A honneur et grant salaire ;
N’il ne doit apartenir
Que cil doye bien fenir,
Qui a barater se prent,
Mais fol ne croit jusqu’il prent.

Et trop mieulx se vauldroit taire,
Que de dire et soustenir
Que de loiaulté retraire
Se convient, qui devenir