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LXX



Voulez vous donc que je muire,
Trés belle, pour vous amer ?
Helas ! ou pourray je fuire,
Se vo doulz cuer m’est amer ?
Je ne me pourroye armer
Contre amours qui si m’assault
Que vigueur et cuer me fault.

Pour Dieu ne me vueilliez nuire,
Trés doulce estoille de mer
Par qui je me vueil conduire
Vous seule vueil reclamer,
Vueillez moy ami clamer,
Ou je vous diray tout hault
Que vigour et cuer me fault.

A vo vouloir me vueil duire.
Et de tous poins confermer ;
Autre ne me puet deduire.
Si m’i fault du tout fermer,
Sanz nul jour me deffermer
De vous, dont j’ay tel deffault
Que vigour et cuer me fault.


LXXI



Vostre beaulté, vo gracieux accueil,
A si mon cuer de vous enamoré,
Dame plaisant, et vo doulz riant œil,