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qu’on l’étranglerait ; mais toutes les fois qu’il voulut ouvrir la bouche, les exorcistes lui jetaient une si grande quantité d’eau-bénite sur le visage, qu’il en était accablé.

Un d’entre eux, sans attendre l’ordre du bourreau, alluma une torche de paille, pour mettre le feu au bûcher sur lequel il était attaché à un cercle de fer ; un autre noua la corde, de façon qu’on ne put la tirer pour l’étrangler. « Ah ! père Lactance, s’écria Grandier, ce n’est pas-là ce qu’on m’avait promis. Il y a un Dieu au ciel qui sera mon juge et le tien ; je t’assigne à comparaître devant lui, dans un mois… »

Pour l’empêcher d’en dire davantage, ils lui jetèrent au visage ce qu’ils avaient d’eau-bénite dans le bénitier, et se retirèrent, parce que le feu qui le brûla vif commençait à les incommoder.