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bain Grandier, curé de Saint-Pierre de Loudun. C’était un prêtre de bonne famille, homme d’esprit, bien fait, éloquent, et qui réunissait en sa personne tous les agrémens de la nature. Il avait gagné l’estime des dames, par des manières polies qui le distinguaient de tous les ecclésiastiques du pays. Il choquait tous les moines, en prêchant contre les confrairies ; il avait eu un procès avec Barot, président de l’élection, Trinquant, procureur du roi, et leur neveu Mignon, confesseur des Ursulines.

Ces trois ennemis ligués lui en suscitèrent d’autres ; ils accusèrent Grandier d’avoir causé la possession des religieuses, par les ressorts de la magie : l’évêque de Poitiers le condamna sans l’entendre ; mais Grandier vint à bout de ses accusateurs, et se fit absoudre par le parlement de Paris.

Cependant Mignon ne perdit pas