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UN TOUR AU SABBAT.

Torquemada raconte qu’un mari, ayant soupçonné sa femme d’être sorcière, voulut savoir si elle allait au sabbat, et comment elle faisait pour s’y transporter. Il l’observa de si près, qu’il reconnut un jour que, s’étant frottée d’une certaine graisse, elle prit la forme d’un oiseau et s’envola, sans qu’il la revît, jusqu’au matin qu’elle se trouva au lit auprès de lui. Il la questionna beaucoup, sans qu’elle voulût lui rien avouer. À la fin, il lui dit, ce qu’il avait vu ; et à force de coups de bâton, il la contraignit de lui apprendre son secret, et de la mener avec elle au sabbat.

Arrivé en ce lieu, il se mit à table avec les autres ; mais comme tout ce qui y était servi lui semblait fort insipide, il demanda du sel ; on fut assez long-temps sans en apporter ; enfin