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riot ; après quoi, il continua sa route, sans obstacle.

Mais les secousses de la voiture ébranlèrent l’imagination de l’ivrogne. Il se mit à rêver ; et, son rêve lui rappelant les douces idées du bal ; où il avait si bien bu, il porta des santés, et commanda les figures d’une contre-danse. Il ne parlait à haute voix, et variait ses tons, suivant qu’il était plus ou moins agité. De sorte que le cocher entendit bientôt crier derrière lui : En avant deux ! la chaîne des dames ! la queue du chat ! etc.

Ces clameurs, qui semblaient partir de plusieurs bouches, commençaient à épouvanter le conducteur, lorsqu’il arriva à l’entrée du cimetière. Il jeta à la hâte tous les corps qu’il amenait, devant la porte du fossoyeur, et s’en alla, en lui criant : Enterrez-les bien vite, car ils parlent tous, et pourraient bien revenir !…