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l’ombre… Un grand voile de lin la couvrait, depuis l’extrémité de la tête jusqu’aux pieds. Le fantôme approchait, sans se découvrir, et gardait le silence… « Qui êtes-vous ? demanda enfin d’une voix tremblante l’impatiente veuve… — L’ombre de votre époux, lui répondit-on, avec lenteur. — L’ombre de mon époux !… Qu’exigez-vous de moi ?… Parlez ! si votre âme a besoin de prières, toute ma fortune vous appartient. Je ne la dois qu’à vous ; je serai trop heureuse de soulager vos peines. — Je ne suis point dans les peines ; au bonheur que j’ai goûté près de vous, tandis que je vivais encore, le dieu de clémence a fait succéder l’éternel bonheur. Le même sort vous attend, après une longue suite de jours fortunés et paisibles… »

La jeune veuve, en entendant ces mots, voulut se jeter à bas de son lit,