Page:De Paban - Histoire des fantômes et des démons, 1819.djvu/241

Cette page a été validée par deux contributeurs.

entonnèrent bien vite des oremus et des hymnes, pour obliger le démon à partir… « Je ne céderai à vos signes de croix et à vos oremus, répondit le diable, que quand le crime sera révélé !… » En disant ces mots, il s’avança encore sur le plaideur Manceau et sur l’avocat gascon. Les deux menteurs interdits se hâtèrent d’avouer : l’un, qu’il devait la somme qu’on lui demandait ; l’autre, qu’il soutenait sciemment une mauvaise cause. Alors le diable se retira.

L’affaire fut ainsi décidé ; on se persuada que l’épreuve avait réussi, et que Dieu avait envoyé le démon mis en jeu, tout exprès pour terminer un petit procès embrouillé. Mais on sut, par la suite, que le second avocat, sachant combien le gascon était peureux, en même temps qu’il était peu dévot, s’était douté, ou avait été instruit de son idée ; qu’il avait en conséquence