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dette, comme il n’y avait aucun témoin pour éclaircir l’affaire, les juges déclarèrent qu’on aurait recours à une épreuve judiciaire, et qu’on s’en rapporterait au jugement de Dieu.

L’avocat de la partie adverse, connaissant l’humeur peu belliqueuse du gascon, demanda que les avocats subissent l’épreuve, aussi bien que leurs chiens ; le gascon n’y consentit, qu’à condition que l’épreuve fût à son choix. La chose se passait au Mans.

Le jour venu, l’avocat gascon, ayant longuement réfléchi sur les moyens qu’il avait à prendre, pour ne courir aucun péril, s’avança fièrement devant les juges, et demanda qu’avant de recourir à une plus violente épreuve, on lui permît d’essayer d’abord celle-ci, c’est-à-dire qu’il se donnait hautement et fermement au diable, lui et sa partie, s’ils avaient touché l’argent dont ils niaient la dette.